jeudi 31 mars 2016

Les savoureux coups de gueule… De Jean-Pierre Coffe !

Le chroniqueur gastronomique Jean-Pierre Coffe, s'est éteint dans la nuit de lundi à mardi dans sa maison de Lanneray, en Eure-et-Loir. Les causes de sa mort n'ont pas été dévoilées. Il avait 78 ans. L'homme aussi célèbre pour ses lunettes rondes colorées que pour son franc-parler n'égaillera plus les plateaux de télévision et les ondes de radio avec ses coups de gueule tonitruants. En voici quelques uns parmi les plus savoureux.
« Oui, je la jette, parce que ça, c’est honteux, c’est pas de la charcuterie, ça, c’est de la merde ! » (1992). Jean-Pierre Coffe pousse pour la première fois son célèbre cri du cœur sur le plateau de Canal+ «La Grande Famille». «On va me dire "Vous êtes un con vous allez jeter ça". Oui je le jette parce que ça c'est honteux ça. C'est pas de la charcuterie ça. C'est de la merde», tonne-t-il en lançant contre le mur des saucisses industrielles, sous les yeux ébahis de Michel Denisot et Jérôme Bonaldi. Cette phrase et cette scène lui seront associées... pour toujours.
« Quand j'entends un môme qui me dit que le chocolat vient d'une tablette, j'ai envie de chialer » (2013). Invité sur le plateau de «Morandini!», Jean-Pierre Coffe et Jean-Marc Morandini débattent du temps qu'accordent les familles à la cuisine. Cette notion de temps est un «non problème» pour le critique gastronomique qui a livré en direct une tirade sur le manque d'éducation des enfants. «Est-ce que ce n'est pas complètement con quand on demande à un enfant d'où vient le chocolat, il vous dit une tablette ? (...) La situation des mômes est consternante, on n'apprend plus rien à l'école. Quand j'entends un môme qui me dit : "Ça vient d'une tablette le chocolat", j'ai envie de chialer. Ça me désespère».
« Mangez des œufs de plein air bio » (2013). Sur le canapé rouge de Michel Drucker où il a l'habitude de s'asseoir, Jean-Pierre Coffe en pleine promotion de son livre «Arrêtons de manger de la merde», s'en est une nouvelle fois pris à la nourriture industrielle et à l'élevage intensif, appelant les Français à privilégier les petits producteurs. Dans son viseur, les élevages de cochons à la «chair pisseuse» et de poules. «Les poules de batteries, elles sont 30 000, l'une au-dessus de l'autre dans un hangar (...) Ce sont nos gouvernants qui se foutent de ce qu'on mange et l'administration européenne. Il y a des fonctionnaires qui ont décidé il y a deux ans qu'on allait légèrement agrandir la taille des cages des poules pour qu'elles aient un peu plus d'espace et un perchoir. Ils ont mis deux ans pour trouver la hauteur du perchoir. Est-ce que vous avez déjà vu une poule qui pond quand elle est sur un perchoir?». 

Jean-Pierre Coffe avait l’art de la mise en scène. Et pour cause ! L’une de ses premières vies fut dédiée à la comédie. Acteur dans plus d'une dizaine de films, cet homme que tous ceux qui le connaissaient vraiment décrivaient comme un homme de coeur et de fidélité avait  notamment joué le Docteur Déron dans Violette Nozière (Claude Chabrol, 1977) et le professeur de français dans La clé sur la porte d’Yves Boisset (1978).
L’essentiel de sa vie fut toutefois dédiée à la bonne bouffe, un précieux héritage légué par sa grand-mère, cuisinière chez "les riches" et par son grand-père, maraicher dans sa Lorraine natale. Cet héritage lui a permis d’ouvrir deux restaurants à Paris – La Ciboulette puis Chez Modeste – dans lesquels Jean-Pierre Coffe a laissé plus que sa chemise. Pendant une trentaine d’années, aussi bien à la radio qu’à la télévision, il a répété à l’envi que l’on pouvait bien manger pour pas cher. Jean-Pierre Coffe appelait les consommateurs à «changer leurs habitudes alimentaires», à privilégier les produits de saison, à renouer avec le plaisir de cuisiner. C’est Jean-Michel Denisot qui, le premier, l’avait convaincu de devenir chroniqueur culinaire, ce qu’il fut tant à la télévision qu’à la radio. Les auditeurs de France Inter se souviennent encore de l’émission qu’il anima chaque samedi de 1998 à 2008 : « Ca se bouffe pas, ça se mange ». En début d’émission, il prenait un malin plaisir à énumérer les industriels qu’il avait convié à venir débattre du thème du jour, en précisant ceux qui avaient accepté et... les autres.

"Jean-Pierre Coffe ne mâchait jamais ses mots pour dénoncer la malbouffe, cheval de bataille de l’animateur qui fut également restaurateur et comédien. Ses célèbres lunettes rondes et colorées sur le nez, ce bon vivant piquait volontiers des colères sur les plateaux de télévision, comme ses célèbres sorties contre le jambon sous vide et son fameux «C’est de la merde !»"

Éric.L
Source d’inspiration : World Wide Web…


Posté par le P'tit Rapporteur du Magarin

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