Le chroniqueur gastronomique Jean-Pierre Coffe, s'est éteint dans la nuit de lundi à mardi dans sa maison
de Lanneray, en Eure-et-Loir. Les causes de sa mort n'ont pas été dévoilées. Il
avait 78 ans. L'homme aussi célèbre pour ses lunettes rondes colorées que pour
son franc-parler n'égaillera plus les plateaux de télévision et les ondes de
radio avec ses coups de gueule tonitruants. En voici quelques uns parmi les plus savoureux.
« Oui,
je la jette, parce que ça, c’est honteux, c’est pas de la charcuterie, ça,
c’est de la merde ! » (1992). Jean-Pierre Coffe pousse pour la première fois son célèbre
cri du cœur sur le plateau de Canal+ «La Grande Famille». «On va me dire
"Vous êtes un con vous allez jeter ça". Oui je le jette parce que ça
c'est honteux ça. C'est pas de la charcuterie ça. C'est de la merde»,
tonne-t-il en lançant contre le mur des saucisses industrielles, sous les yeux
ébahis de Michel Denisot et Jérôme Bonaldi. Cette phrase et cette scène
lui seront associées... pour toujours.
« Quand
j'entends un môme qui me dit que le chocolat vient d'une tablette, j'ai envie
de chialer » (2013). Invité sur le plateau de «Morandini!», Jean-Pierre Coffe et
Jean-Marc Morandini débattent du temps qu'accordent les familles à la cuisine.
Cette notion de temps est un «non problème» pour le critique gastronomique qui
a livré en direct une tirade sur le manque d'éducation des enfants. «Est-ce que
ce n'est pas complètement con quand on demande à un enfant d'où vient le
chocolat, il vous dit une tablette ? (...) La situation des mômes est
consternante, on n'apprend plus rien à l'école. Quand j'entends un môme qui me
dit : "Ça vient d'une tablette le chocolat", j'ai envie de chialer.
Ça me désespère».
« Mangez
des œufs de plein air bio » (2013). Sur le canapé rouge de Michel Drucker où il
a l'habitude de s'asseoir, Jean-Pierre Coffe en pleine promotion de son livre
«Arrêtons de manger de la merde», s'en est une nouvelle fois pris à la
nourriture industrielle et à l'élevage intensif, appelant les Français à
privilégier les petits producteurs. Dans son viseur, les élevages de cochons à
la «chair pisseuse» et de poules. «Les poules de batteries, elles sont 30 000,
l'une au-dessus de l'autre dans un hangar (...) Ce sont nos gouvernants qui se
foutent de ce qu'on mange et l'administration européenne. Il y a des
fonctionnaires qui ont décidé il y a deux ans qu'on allait légèrement
agrandir la taille des cages des poules pour qu'elles aient un peu plus
d'espace et un perchoir. Ils ont mis deux ans pour trouver la hauteur du
perchoir. Est-ce que vous avez déjà vu une poule qui pond quand elle est sur un
perchoir?».
Jean-Pierre Coffe avait l’art de la mise en scène. Et
pour cause ! L’une de ses premières vies fut dédiée à la comédie. Acteur
dans plus d'une dizaine de films, cet homme que tous ceux qui le connaissaient
vraiment décrivaient comme un homme de coeur et de fidélité avait
notamment joué le Docteur Déron dans Violette Nozière (Claude
Chabrol, 1977) et le professeur de français dans La clé sur la
porte d’Yves Boisset (1978).
L’essentiel de sa vie fut toutefois dédiée à la bonne
bouffe, un précieux héritage légué par sa grand-mère, cuisinière chez "les
riches" et par son grand-père, maraicher dans sa Lorraine natale. Cet
héritage lui a permis d’ouvrir deux restaurants à Paris – La Ciboulette puis
Chez Modeste – dans lesquels Jean-Pierre Coffe a laissé plus que sa chemise. Pendant une trentaine d’années, aussi bien à la radio
qu’à la télévision, il a répété à l’envi que l’on pouvait bien manger pour pas
cher. Jean-Pierre Coffe appelait les consommateurs à «changer leurs habitudes
alimentaires», à privilégier les produits de saison, à renouer avec le plaisir
de cuisiner. C’est Jean-Michel Denisot qui, le premier, l’avait convaincu de
devenir chroniqueur culinaire, ce qu’il fut tant à la télévision qu’à la radio.
Les auditeurs de France Inter se souviennent encore de l’émission qu’il anima
chaque samedi de 1998 à 2008 : « Ca se bouffe pas, ça se
mange ». En début d’émission, il prenait un malin plaisir à énumérer les
industriels qu’il avait convié à venir débattre du thème du jour, en précisant
ceux qui avaient accepté et... les autres.
"Jean-Pierre
Coffe ne mâchait jamais ses mots pour dénoncer la malbouffe, cheval de bataille
de l’animateur qui fut également restaurateur et comédien. Ses célèbres
lunettes rondes et colorées sur le nez, ce bon vivant piquait volontiers des
colères sur les plateaux de télévision, comme ses célèbres sorties contre le
jambon sous vide et son fameux «C’est de la merde !»"
Éric.L
Source d’inspiration : World Wide Web…
Posté par le P'tit Rapporteur du Magarin
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