samedi 5 septembre 2015

On ne guérit pas la peste en propageant le choléra !

A l’approche de la COP21, cent personnalités françaises et internationales signent un appel que publie Médiapart, appel intitulé : «Laissons les fossiles dans le sol. Pour en finir avec les crimes climatiques». 

Et nous, simples citoyens, sommes nous invités à le signer. On aimerait bien pouvoir le signer. Hélas, ce n’est pas possible en l’état : non pas à cause de ce qu’il dit et qui est plutôt juste, mais à cause de ce qu’il ne dit pas et qui, du coup, fait porter sur le reste un grave soupçon de fausseté. Car dire la moitié d’une vérité et taire l’autre, ce n’est pas dire la vérité !

Cet appel a raison de dire que ne pas prendre maintenant les mesures d’urgence qui permettront peut-être… d’interrompre le réchauffement et le dérèglement climatiques à temps pour qu’ils ne rendent pas notre planète littéralement invivable, c’est commettre un « écocide » qui « violente l’ensemble des êtres vivants, des écosystèmes et des sociétés, menaçant les droits des générations futures ». Mais poursuivre la production et la consommation d’énergie nucléaire, qu’est-ce que c’est, sinon un « écocide » qui « violente l’ensemble des êtres vivants, des écosystèmes et des sociétés, menaçant les droits des générations futures » ? Ne pas en dire un mot n’a rien d’anodin. C’est, tacitement, préférer un écocide à l’autre, dénoncer le premier, accepter le second, même si telle n’est pas l’intention !

Reconnaissons tout de même à l’énergie nucléaire un relatif avantage sur les autres énergies fossiles : si l’écocide particulier qui en résulte est encore plus insidieux que l’écocide climatique, la mort globale dont elle menace l’humanité sera bien plus brutale que celle que nous promet le réchauffement climatique. Qu’elle multiplie les Tchernobyl et les Fukushima, ou qu’elle provoque une guerre (voulue ou accidentelle), l’énergie nucléaire nous dispensera de lutter contre l’écocide climatique, puisqu’il n’y aura pratiquement plus personne pour en souffrir !

Mais cela ne saurait nous empêcher de penser et de dire que non, décidément, ce n’est pas en propageant le choléra nucléaire que l’on soignera la peste climatique. Les signataires de l’Appel « Laissons les fossiles dans le sol. Pour en finir avec les crimes climatiques » seraient bien avisés de le dire. En publiant, pourquoi pas, un codicille à leur appel.

"Les crises climatique, écologique, sociale et économique nous mettent toutes et tous devant nos responsabilités. Les dirigeants des pays du monde doivent également prendre les leurs".

Éric.L
Source d’inspiration : Médiapart. 

Posté par le p'tit rapporteur du Magarin

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