C’est une page qui se tourne. Après sept décennies
d’existence, le magasin historique Tati, institution trônant à l’angle des
boulevards parisiens Barbès et Rochechouart, réputé pour ses prix modiques,
s’apprête à baisser le rideau définitivement. Ultime point de vente de la
marque, l’immeuble aux lettres bleues lumineuses fut aussi le premier magasin
de l’enseigne, fondée en 1948. Sa fermeture signe la fin d’une saga !
L’histoire débute rue Belhomme, à deux pas du
Tati de Barbès. Jules Ouaki y ouvre un magasin de linge de maison, une
échoppe de 50 mètres carrés, qu’il renomme en hommage à sa grand-mère,
surnommée « Tita », avant d’investir son emplacement actuel,
bien plus vaste, face au métro aérien. Grace à une présentation façon
« bazar » débordant sur le trottoir, qui rappelle les souks et
détonne au cœur de Paris ! Ayant pour ambition de créer
« les Galeries Lafayette du pauvre ». Le slogan
« Tati, les plus bas prix » séduit rapidement la clientèle populaire
du quartier. La queue serpente le long du boulevard Rochechouart. Du matin au
soir, le magasin fourmille de clients fouillant dans les bacs à la recherche de
la bonne affaire et du prix bradé. À la fin des années 1970, le magasin
accueille jusqu’à 40 000 clients par jour. Et acquiert le statut
d’institution ! Puis en 1978, Tati s’installe d’abord, place de la
République, puis rive gauche, rue de Rennes, au rez-de-chaussée de l’immeuble
Félix Potin. La légende raconte que Simone Veil y faisait ses courses de Noël
et que Madonna y acheta la petite culotte jetée à la foule lors d’un concert
parisien ! Avant d’essaimer dans l’ensemble de la France, avec 170 magasins.
Mais Le navire amiral Tati Barbès demeure le
meilleur point de vente du groupe. Les années 1980 sont fastes ! En
témoigne cet article du Figaro, en 1987 : « Quel
est Ie “monument” de Ia capitale le plus visité ? La tour Eiffel, le
Louvre, l’Arc de triomphe ? Non, vous n’y êtes pas… L’institution
parisienne qui a fait déplacer trente-cinq millions de visiteurs l’an dernier
s’appelle Tati. » En 1995, Tati Barbès s’étend du nº 2 au nº 36 du
boulevard Rochechouart et occupe une centaine de mètres de trottoir !
A partir de la fin des années 1990, Tati s’essouffle.
L’enseigne au vichy rose et bleu souffre d’une gestion hasardeuse et de la
concurrence de franchises comme H&M et Zara. Elle est rachetée à deux
reprises : en 2004, par une filiale du groupe Eram, après un dépôt de
bilan, et en 2017 par le groupe GPG, actuel propriétaire. Le magasin
de Barbès n’a plus rien à voir avec le bazar d’antan. Sur Internet, des
nostalgiques de la grande époque décrivent un magasin de 6 500 mètres
carrés presque vide, sombre et mal chauffé. Il devait rester le tout
dernier Tati, avait indiqué le groupe GPG en 2019, en annonçant la
fermeture de tous les autres. C’était sans compter le Covid-19 ! Une
baisse de 60% de ses ventes entre le 1er octobre 2019 et le 31 mai 2020 par
rapport à la même période l'année précédente. Puis la chute de Tati s'est
accélérée avec la crise sanitaire liée au coronavirus. Clap de fin donc pour le
dernier et mythique magasin Tati en France, qui va fermer ses portes. Le
magasin, dont le vichy rose égayait ce quartier populaire de Paris depuis 1948 !
Bientôt, les 6 000 m2 de l’immeuble historique du quartier
populaire accueilleront logements sociaux, bureaux et commerces. La fin
d’une institution dans ce quartier parisien populaire !
Le saviez-vous ?
Vous rêviez de vous procurer un sac Tati, mais avec la
fermeture définitive du dernier magasin de l'enseigne, vous n'avez jamais pu.
Balenciaga a une solution pour vous. La marque de luxe a décidé de revisiter le
célèbre sac cabas imprimé vichy rose et blanc. Comme le détaillent Le
Bien Public et Madmoizelle, fini
la toile en plastique, place au cuir de veau. Des matériaux bien plus chers,
qui justifieront peut-être son prix de vente : 1.590 euros ! Mais si votre
bourse est moins conséquente, vous pouvez opter pour la taille intermédiaire à
1.250 euros, ou pour la pochette zippée de 24 centimètres vendue à 595 euros.
Autre particularité de ce sac Tati revisité : il est disponible dans plusieurs
couleurs (rouge, bleu ou noir). Balenciaga n'en est pas à son coup d'essai. La
marque avait proposé il y a quelques années un sac cabas bleu semblable à celui
vendu à moins d'un euro chez Ikea sauf qu'il était proposé à 1.700 euros !
"Clap de fin pour le dernier et mythique magasin Tati en France. Un magasin, dont le vichy rose égayait ce quartier populaire de Paris depuis 1948. Mais aussi et surtout… La fin d’une institution dans ce quartier parisien populaire !"
Éric.L
Posté par le p'tit rapporteur du Magarin
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