vendredi 1 octobre 2021

Tati… La fin d’une saga !

C’est une page qui se tourne. Après sept décennies d’existence, le magasin historique Tati, institution trônant à l’angle des boulevards parisiens Barbès et Rochechouart, réputé pour ses prix modiques, s’apprête à baisser le rideau définitivement. Ultime point de vente de la marque, l’immeuble aux lettres bleues lumineuses fut aussi le premier magasin de l’enseigne, fondée en 1948. Sa fermeture signe la fin d’une saga !
 
L’histoire débute rue Belhomme, à deux pas du Tati de Barbès. Jules Ouaki y ouvre un magasin de linge de maison, une échoppe de 50 mètres carrés, qu’il renomme en hommage à sa grand-mère, surnommée « Tita », avant d’investir son emplacement actuel, bien plus vaste, face au métro aérien. Grace à une présentation façon « bazar » débordant sur le trottoir, qui rappelle les souks et détonne au cœur de Paris ! Ayant pour ambition de créer « les Galeries Lafayette du pauvre ». Le slogan « Tati, les plus bas prix » séduit rapidement la clientèle populaire du quartier. La queue serpente le long du boulevard Rochechouart. Du matin au soir, le magasin fourmille de clients fouillant dans les bacs à la recherche de la bonne affaire et du prix bradé. À la fin des années 1970, le magasin accueille jusqu’à 40 000 clients par jour. Et acquiert le statut d’institution ! Puis en 1978, Tati s’installe d’abord, place de la République, puis rive gauche, rue de Rennes, au rez-de-chaussée de l’immeuble Félix Potin. La légende raconte que Simone Veil y faisait ses courses de Noël et que Madonna y acheta la petite culotte jetée à la foule lors d’un concert parisien ! Avant d’essaimer dans l’ensemble de la France, avec 170 magasins.
 
Mais Le navire amiral Tati Barbès demeure le meilleur point de vente du groupe. Les années 1980 sont fastes ! En témoigne cet article du Figaro, en 1987 : « Quel est Ie “monument” de Ia capitale le plus visité ? La tour Eiffel, le Louvre, l’Arc de triomphe ? Non, vous n’y êtes pas… L’institution parisienne qui a fait déplacer trente-cinq millions de visiteurs l’an dernier s’appelle Tati. » En 1995, Tati Barbès s’étend du nº 2 au nº 36 du boulevard Rochechouart et occupe une centaine de mètres de trottoir !
 
A partir de la fin des années 1990, Tati s’essouffle. L’enseigne au vichy rose et bleu souffre d’une gestion hasardeuse et de la concurrence de franchises comme H&M et Zara. Elle est rachetée à deux reprises : en 2004, par une filiale du groupe Eram, après un dépôt de bilan, et en 2017 par le groupe GPG, actuel propriétaire. Le magasin de Barbès n’a plus rien à voir avec le bazar d’antan. Sur Internet, des nostalgiques de la grande époque décrivent un magasin de 6 500 mètres carrés presque vide, sombre et mal chauffé. Il devait rester le tout dernier Tati, avait indiqué le groupe GPG en 2019, en annonçant la fermeture de tous les autres. C’était sans compter le Covid-19 ! Une baisse de 60% de ses ventes entre le 1er octobre 2019 et le 31 mai 2020 par rapport à la même période l'année précédente. Puis la chute de Tati s'est accélérée avec la crise sanitaire liée au coronavirus. Clap de fin donc pour le dernier et mythique magasin Tati en France, qui va fermer ses portes. Le magasin, dont le vichy rose égayait ce quartier populaire de Paris depuis 1948 ! Bientôt, les 6 000 m2 de l’immeuble historique du quartier populaire accueilleront logements sociaux, bureaux et commerces. La fin d’une institution dans ce quartier parisien populaire !
 
Le saviez-vous ?
Vous rêviez de vous procurer un sac Tati, mais avec la fermeture définitive du dernier magasin de l'enseigne, vous n'avez jamais pu. Balenciaga a une solution pour vous. La marque de luxe a décidé de revisiter le célèbre sac cabas imprimé vichy rose et blanc. Comme le détaillent Le Bien Public et Madmoizelle, fini la toile en plastique, place au cuir de veau. Des matériaux bien plus chers, qui justifieront peut-être son prix de vente : 1.590 euros ! Mais si votre bourse est moins conséquente, vous pouvez opter pour la taille intermédiaire à 1.250 euros, ou pour la pochette zippée de 24 centimètres vendue à 595 euros. Autre particularité de ce sac Tati revisité : il est disponible dans plusieurs couleurs (rouge, bleu ou noir). Balenciaga n'en est pas à son coup d'essai. La marque avait proposé il y a quelques années un sac cabas bleu semblable à celui vendu à moins d'un euro chez Ikea sauf qu'il était proposé à 1.700 euros !  

"Clap de fin pour le dernier et mythique magasin Tati en France. Un magasin, dont le vichy rose égayait ce quartier populaire de Paris depuis 1948. Mais aussi et surtout La fin d’une institution dans ce quartier parisien populaire !"

Éric.L

  Tati, la fin d'une saga.https://ptitrapporteurdumagarin.blogspot.com/
Posté par le p'tit rapporteur du Magarin 
   

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