Plus le niveau de la Seine monte, plus on entend parler
de lui ! Mais qui est donc ce zouave du pont de l'Alma ?
Les pieds, les genoux, les cuisses, la taille... Depuis
deux siècles, la statue du zouave ornant le pont de l'Alma est la mesure
symbolique des crues de la Seine dans Paris.
Adossé à la pile du Pont de l'Alma, appuyé sur son fusil,
droit dans ses bottes qui font bouffer sa large culotte, et quelques fois les
pieds dans l'eau, le Zouave scrute l'eau de la Seine. Il est devenu, année
après année, la sonde officielle des crues du fleuve. Et depuis quelques jours,
il est la star du moment dans la capitale. Inauguré en 1856 par Napoléon III,
ce soldat de pierre a été sculpté par Georges Diebolt. La statue
mesure 5,2 mètres de haut et pèse 8 tonnes,
c'est l'une des quatre sculptures représentant les troupes ayant participé à la
guerre de Crimée. Car le Zouave du Pont de l'Alma, était accompagné à l’origine de
trois autres soldats: Un artilleur, un grenadier et un chasseur. Mais quand le
pont a été reconstruit en acier au début des années 70, ces trois compagnons
furent retirés et il resta seul à veiller sur les crues de la Seine. Comme son
nom l'indique, il représente un soldat des «zouaves», nom donné aux soldats des
régiments français d'Afrique du Nord qui ont combattu pendant la guerre de
Crimée entre 1853 et 1856. André-Louis Gody (1828-1896), né et mort à
Gravelines, aurait servi de modèle à cette statue. Il aurait été repéré par
Napoléon III lui-même, lors d'une revue.
Si la statue a été placée sur le pont du VIIe
arrondissement de Paris (Le pont en pierre d'origine a été inauguré en 1856 par
Napoléon III), ce n'est pas un hasard. Napoléon III avait voulu célébrer la
victoire de la bataille de l'Alma. Sur les rives de ce fleuve de Crimée, s'est
joué, le 20 septembre 1854, ce qui est considéré comme la première grande
bataille de cette guerre, où les Russes ont été vaincus par les forces
françaises, alliées aux Britanniques et à l'Empire ottoman. Au cours de cette
bataille, les forces zouaves ont joué un rôle prépondérant.
Aujourd'hui la principale fonction du zouave est
d'estimer la hauteur de l'eau et prévoir quelles seront les conséquences de la
crue. Selon la tradition, quand le Zouave a les pieds dans l'eau, cela veut
dire que la Seine est en crue, mais que celle-ci n'est pas dangereuse. Chaque
partie de son corps, (chevilles, genoux...), est ensuite un repère pour établir
l'importance de la montée du fleuve. Quand ses genoux sont dans l'eau, les
quais de Seine sont fermés, et la navigation interdite. Il est donc devenu
habituel pour les Parisiens de scruter jusqu'où le Zouave est immergé. D'autant
plus que l'historique guerrier évolue avec les époques. En effet, il possède
aujourd'hui son propre compte
Twitter, où s'entremêlent humour et informations
officielles, mais aussi culturel !
Plus symbolique
que fiable, le zouave de Paris ? Entre la crue que Paris a connue en 1910, où
la Seine avait atteint les 8,62 mètres, et celle de 2016, la statue a été
relevée de plusieurs dizaines de centimètres lors de la reconstruction du Pont
de l'Alma en 1974. Le pont d'Austerlitz lui est préféré par
Vigicrues, l'organisme
chargé de surveiller les crues sur le territoire national. Même si Vigicrues a
reconnu vendredi une possible sous-estimation du niveau du fleuve pendant
plusieurs heures du fait de dysfonctionnement d'équipements de mesure...
Le Zouave fait aujourd'hui partie intégrante de la
culture française. Plusieurs chansons l'évoquent, telles que Les Ricochets de
Georges Brassens ou Le Zouave de Stanislas. Il a également fait son entrée dans
la littérature en 2001 dans le roman de Roger Bordier, Le Zouave du Pont de
l'Alma. Le mot Zouave a également été rendu célèbre par le capitaine Haddock et
ses fameux jurons dans Objectif Lune, Le crabe aux pinces d'or ou encore
L'affaire Tournesol.
"Inauguré en
1856 sous Napoléon III, ce guerrier de pierre est aujourd'hui le repère des
crues de la Seine. Mais le Zouave est plus qu'une simple sonde… C'est aussi un
personnage historique qui s'est fait une place dans la culture
française !"
Éric.L
Source d’inspiration : World Wide Web…
Posté par le P'tit Rapporteur du Magarin