Trois flacons clos-de-griffier, millésime 1788, ont été
adjugés à Paris, lors de la vente aux enchères des joyaux du célèbre restaurant
parisien. Les étiquettes sont très abîmées, déchirées, presque illisibles et
les capsules en cire encrassées ou cassées, les niveaux 4 à 5 cm sous le col.
Pourtant, ces trois bouteilles de cognac clos-de-griffier, millésime 1788,
valent une fortune ! Ce mardi 10 mai, chez Artcurial, 7, rond-point des
Champs Elysées à Paris, elles ont été adjugées 26 000, 23 400 et 23.400 euros
(frais inclus). Soit un total de 72.800€ sous le marteau des
commissaires-priseurs François Tajan et Stéphane Aubert. Selon David
Ridgway, chef
sommelier de la Tour d'Argent depuis 1981, "ce cognac de 1788 est
étonnamment jeune. Les eaux-de-vie de l'époque étaient plus linéaires, plus
vives, plus brutes, ce qui aurait permis ce beau et long vieillissement. La
mise en bouteille daterait quant à elle des années 1830". Ces trois
bouteilles constituaient "le clou" de la vente aux enchères de joyaux
du restaurant la Tour d'Argent et des collections privées de la famille
Terrail, propriétaire depuis le début du XXe siècle de cet établissement réputé
fondé en 1582.
Au total, 3000 objets et 670 lots sont dispersés en
deux jours. Lors de la première journée de vente, une presse en métal argenté
utilisé pour la fameuse recette du "canard au sang" a trouvé preneur
à 40.200 euros (frais inclus), soit environ dix fois son estimation. On vendait
aussi des timbales et des couverts en argent, des assiettes en faïence, des
carafes et des verres gravés à l'emblème du restaurant. Une salière a été
adjugée 8.840 euros, une pince à asperges 1.950 euros. Des nappes et du
mobilier étaient aussi proposés aux investisseurs et collectionneurs, ainsi
qu'une centaine de liqueurs et spiritueux issus de l'extraordinaire cave du
restaurant, qui compte actuellement environ 350.000 bouteilles et 11.000
références.
Le restaurant à la vue panoramique sur la Seine et
Notre-Dame, dirigé depuis 2006 par André Terrail, a entrepris de rajeunir son
image et vient de nommer à la tête de ses cuisines Philippe Labbé, qui propose
depuis le 3 mai une nouvelle carte. Le chef revisite les classiques de la
maison, avec l'objectif de reconquérir rapidement une deuxième
étoile perdue en 2006. Le restaurant était triplement étoilé jusqu'en
1996.
Le saviez-vous ? Fin 2009, une précédente vente aux
enchères de 18.000 vins et spiritueux de la cave de la Tour d'Argent, par la
maison Piasa, avait rapporté 1,5 million d'euros. Lors de cette vente, une
bouteille de cognac similaire à celles adjugées aujourd'hui (un
clos-de-griffier millésime 1788) avait été achetée 30.500 € par le London's
Playboy Club. Mais en 2012, un richissime client de l'établissement avait
malencontreusement cassé le précieux flacon ! Il voulait s'offrir un verre
à 5.000 livres sterling, observait l'étiquette et fait un faux mouvement… Le
patron du bar, Salvatore Calabrese, avait raconté sa tristesse au journal
anglais Evening Standard : «J'ai eu le cœur brisé. Pas à cause de la
valeur de la bouteille mais parce que c'est un morceau d'histoire qui a été
perdu.» Il ironisait même sur le réseau social Twitter, soulignant que cette
mésaventure faisait du sol de son bar "le plus cher au monde". La
bouteille n'était pas assurée !
Éric.L
Source d’inspiration : World Wide Web…
Posté par le P'tit Rapporteur du Magarin
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