jeudi 11 décembre 2025

#2 Produits festifs… & petites arnaques !

Produits festifs.https://ptitrapporteurdumagarin.blogspot.com/

Les produits festifs de Noël sont déjà bien installés dans les rayons des supermarchés, les repas des fêtes de fin d’année se préparent dans de nombreux foyers. C’est au centre d’une belle table décorée avec soin que l’on met les produits stars du réveillon à l’honneur. Mais Les fêtes de fin d’année sont aussi souvent propices aux arnaques ! Ainsi sous couvert de marketing bling-bling à la sauce réveillon, les rayons des supermarchés se parent de rouge et d’or, et le marketing des fêtes promet monts et merveilles… De plus, la période des fêtes est propice à se faire plaisir sans être trop regardant !
 
Comme chaque année, l’organisation de défense des consommateurs Foodwatch a décrypté les étiquettes et regardé au-delà des emballages  de ce qui nous est proposé. Résultat… elle épingle plusieurs produits trompeurs. Paquets pseudo-chics, origines trompeuses, additifs controversés, sachet pas très rempli...
 
Noël à table... Découvrez les 8 produits épinglés par foodwatch en cette fin d’année !
 
- Sucette Fizzy Giga de Twisty.
Derrière son aspect festif, la sucette en forme de Père Noël Fizzy cache une réalité beaucoup moins joyeuse ! Ce produit destiné aux enfants, contient pas moins de sept additifs… Un véritable cocktail chimique qui n’a rien à voir avec la magie de Noël ! Ingrédients : sucre (61.1%), sirop de glucose, gélatine, eau, acidifiants : E330, E331, gélifiant : E440i, arômes, colorants : E120, E133, E141, E153, E160a, E160c. Une sucette Père Noël qui ne fait pas de cadeau sur les additifs industriels ! Et cerise sur le gâteau, ou plutôt sur la sucette… origine Chine !    
Autre choix possible : Certes il est assez dur de trouver des confiseries sans additifs, mais de plus en plus de fabricants les suppriment. La marque Pierrot gourmand ou des confiseurs locaux s'en passent, sans être plus chers pour cela ! 
 
- Escargots de Bourgogne L’Origine du goût.
Ces escargots surgelés L’Origine du goût, une marque E. Leclerc viennent de quelque part en… Europe. Mais d’où proviennent finalement ces escargots ? Mystère pour celui ou celle qui les achète, sinon qu’ils ne viennent sans doute pas de bourgogne, sinon la marque l’aurait alors sûrement signalé en grand. Il faut savoir que le terme "escargot de Bourgogne" désigne l'espèce et non pas l'origine. La majorité des escargots de Bourgogne que l’on trouve en grande distribution en France sont importés de Pologne, Hongrie, Lituanie, Roumanie… Les gastéropodes ont souvent voyagé sur de longues distances avant de rejoindre les rayons des supermarchés. Un comble pour cet animal réputé pour sa lenteur !    
Autre choix possible : Trouver de véritables escargots de Bourgogne originaires... de Bourgogne coûte cher. Et quasiment impossible en grande distribution. Mais choisir les produits Label rouge garantit au moins le respect d'un certain nombre de règles pour les autres ingrédients et la préparation de la recette bourguignonne.
 
- Pâté en croûte Le Richelieu de Maison Monterrat.
‘Le Richelieu’ un pâté en croute avec médaillon de mousse de canard à 8.99€ le kilo de la Maison Monterrat traiteur. Encore un produit qui fleure bon le terroir et la tradition ! Mais derrière ce vernis made in France, si la viande de porc est bien française, le foie maigre de canard lui n’est pas d’origine française, mais d’origine UE ou non-UE. Cet emballage crée un décalage entre l’image tricolore affichée et la réalité de la provenance du produit. En 2021, les parlementaires avaient décidé de règlementer l'usage des drapeaux et autres symboles français sur les emballages des produits alimentaires. Seulement voila, le décret gouvernemental censé mettre cette décision en œuvre n’a toujours pas été promulgué. Résultat… les industriels font toujours bien ce qu’ils veulent ! De plus dans la composition de ce produit il y a en autre du nitrite de sodium.
Autre choix possible : Veillez à ne pas vous laisser abuser par une origine ou une composition trompeuse. Ici, plus de porc que de canard, et des viandes aux origines incertaines. Et surtout bien lire la composition du produit.
 
- Les apéritifs mini Bloc de foie gras de canard, pointe d’Armagnac de Labeyrie.
L’emballage chic et raffiné de ces mini blocs de foie gras de canard à la pointe d’Armagnac, laisse imaginer le toast parfait pour les fêtes. Ce produit de la gamme "Les Apéritifs" à 111.00€ le kilo, signé Labeyrie, vante un côté terroir et savoir-faire français ! Mais derrière ce vernis festif se cache un détail que la face avant du produit ne met pas en avant… l’additif E250. Soit du nitrite de sodium, massivement utilisé en charcuterie (comme le nitrite de potassium et les nitrates de sodium et de potassium), mais très décrié. Celui-ci contribuerait à la formation de composés cancérogènes probables et favoriserait le cancer colorectal. Alors vous reprendrez bien un peu de nitrites ajoutés à l’apéritif ?    
Autre choix possible : la plupart des marques de foie gras, y compris les marques de distributeurs, proposent des produits avec seulement deux ou trois ingrédients (foie gras, sel, poivre)  et ce sans surcoût. Lire les étiquettes suffit à les trouver... et même moins cher que ce produit.
 
- Les chocolats Favorina de Lidl. 
À première vue, le sachet de chocolats semble bien rempli. La classique petite fenêtre transparente montre des chocolats en nombre, donnant une certaine illusion que le paquet est bien rempli. Mais une fois ouvert, c’est surtout le vide qui saute aux yeux, environ un quart du paquet. Une pratique qui énerve beaucoup les consommateurs. Ce type de chocolat à 10.95€ le kilo, se devrait d’être conditionné de manière beaucoup plus transparente et respectueuse de l’environnement.  Le "plein de vide" et les emballages gonflés à l’air sont des pratiques marketings abusifs. Alors que les industriels devraient réduire urgemment leurs emballages, nombre d’entre eux font le contraire !
Autre choix possible : Bien vérifier le prix au kilo avant de se laisser séduire par un paquet de grande taille. A défaut, choisir un produit pour lequel il n'y a pas de doute possible sur la quantité vendue.
 
- Biscuits Collection Etoile de Delacre (Ferrero).
Dans la mythique boîte métallique Delacre se vantant d’être "fournisseur breveté de la Cour de Belgique", qui appartient désormais au géant Ferrero pas de miracle ! Derrière cette boite de biscuits à 14.60€ le kilo, plutôt que du beurre ou, au pire, de l'huile de tournesol, on retrouve de l’huile de palme en bonne place dans la liste des ingrédients. Une matière grasse végétale très bon marché, associée à des pratiques environnementales et de santé controversées. On est loin de l’image premium que le packaging laisse à croire !
Autre choix possible : Plusieurs marques et de nombreux artisans proposent des équivalents « pur beurre » - et pas forcément plus chers. 
 
- Œufs de lompe Auchan.  
Gare à vos toasts de Noël ! Un petit pot qui contient seulement 82 % d'œufs... et pas moins de cinq additifs, relève Foodwatch. Et pas des moindres ! Des colorants, parmi lesquels on retrouve le fameux E150d, un caramel de synthèse « parfumé » au sulfite d'ammonium. Un composé qui peut contenir des substances classées cancérogènes possibles. On retrouve également des conservateurs et épaississants. Ne vous laissez pas duper par les œufs de lompe noirs d’Auchan à 32,10€ le kilo, car la réalité est loin d’être aussi chic que ce type de produit le laisse croire…
Autre choix possible : les œufs de lompe figurent parmi les produits les plus « chargés » en additifs divers et variés. Pourtant sans aller jusqu'au luxueux caviar, il est toutefois possible de trouver d'autres œufs de poisson (truite, saumon, poisson volant...) sans autre ajout que du sel. 
 
- Terrine aux 3 poissons de Guyader.
Guyader vend une terrine aux trois poissons, “saumon, colin d’Alaska et hoki”, et c’est ce qu’on s’attend à trouver dans la liste des ingrédients pour un produit à 25€ le kilo. Hors ce qu’a constaté Foodwatch, le premier ingrédient c’est de l’eau  et en deuxième de la chair de poisson. Gros mystère sur les poissons utilisés dans cette terrine, car les trois poissons mis en avant sur l'étiquette ne sont présent qu’a hauteur de : colin d’Alaska, 15% ; hoki, 5% ; pulpe de saumon, 3,5% ; saumon fumé, 1%. Et avec toute cette eau,  on retrouve aussi des carraghénanes, des additifs alimentaires, utilisés selon l’Inserm pour améliorer la texture des produits et prolonger leur durée de conservation.  Or, dans une étude d’avril 2024, l’Inserm soulignait que la consommation répétée d’émulsifiants comme les carraghénanes était associée à un risque accru de diabète de type 2.  
 Autre choix possible : Plusieurs marque proposent des terrines de poissons sans aucun additif (Bonneterre, Biocoop...) et à des prix proches de ceux de Guyader. 
 
 Alors oui, ces pratiques sont a priori légales, mais pas très morales, voire mauvaises pour la santé. Cette année, des articles de marques aussi diverses que Guyader, Lidl, Auchan, Leclerc, Delacre ou encore Labeyrie ont été épinglés. Huit produits qui « induisent les consommatrices et consommateurs en erreur », note Foodwatch. Cette liste est tout sauf exhaustive…  elle a valeur d’exemple et se retrouve chez bien d'autres marques, au détriment des plus respectueuses. Par cette liste, Foodwatch  nous rappelle également l’importance de connaître les problèmes les plus fréquents et surtout de bien lire les étiquettes !
 
Si pour foodwatch épinglé régulièrement et inlassablement les arnaques sur l’étiquette est si important, c’est qu’elles traduisent plus globalement l’opacité des pratiques des industriels. Cette même opacité qui cause des scandales alimentaires, qui permet à des lobbies d’enterrer des projets de lois qui souhaiteraient s’attaquer aux pesticides ou aux additifs, qui rend possible des fraudes alimentaires massives, qui facilitent une spéculation alimentaire sans bornes... Eh oui, tout est lié !
 
Éric.L 
 
Sources & pour plus d'information : foodwatch organisation à but non lucratif qui se bat pour une alimentation sans risques, saine et abordable pour tous et toutes.
 
 
A voir également sur foodwatch : Le Mur des Arnaques sur l'étiquette  

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