lundi 11 mai 2020

Le grain de sel du p’tit rapporteur... Ou la vacuité de gestion d’une crise sanitaire !

Avez-vous remarqué sur ces dernières semaines, comment nos dirigeants et politiques ont salué régulièrement la résilience de soignants héroïques, l’exploit du transfert de patients en réanimation vers des zones «moins en tension», le doublement des lits de réanimation… Mais que saluent-ils enfin, sinon la force d’âme et l’attachement viscéral du service public, au service du public, d’une foule de médecins, d’infirmières, de brancardiers, d’aides soignants, qui pendant des années avaient alerté en vain sur leurs conditions de travail. Avaient manifesté pour dénoncer, dans l’indifférence des gouvernants, les risques que faisait courir à la population la schlague comptable érigée en dogme, à travers les Agences régionales de santé, les schémas organisationnels, les certifications fumeuses !

J’ai découvert il y a peu le coût de huit semaines de confinement… Une ardoise à 120 milliards d’euros. Vous imaginez cette somme, vous ? Je veux dire, ça représente quelque chose, concrètement ? Ou c’est juste comme Lucile, la batte de base-ball de Negan dans Walking Dead, une sorte de présence terrifiante que vous n’osez pas imaginer, mais qu’on vous ressortira de temps en temps pour vous faire bien flipper ! Allez… il est l’heure de sortir maintenant, il est l’heure d’aller prendre les transports en commun et de retourner bosser parce que… oh la la… 120 milliards d’euros ! Déjà le patronat t’explique que c’était bien beau les vacances, mais qu’il va falloir mettre un coup de collier, là ! Les congés payés, les heures supplémentaires, toutes ces fariboles… il va falloir être un peu raisonnable, 120 milliards, quand même ! Néanmoins Je n’arrive pas bien à visualiser…

Mais de tête comme ça, je dirais que 120 milliards, c’est beaucoup plus gros que 992 millions, non ? Parce que 992 millions, c’est la valeur maximale qu’a atteint, en 2010, le stock stratégique de protections en cas de pandémie et cela incluait, outre les masques, des antiviraux. Ce stock de masques, nous le savons tous maintenant même si l’on a tenté de nous le cacher aussi longtemps que possible, s’est évaporé, par incurie, et par cette préoccupation managériale qui a tout supplanté depuis des décennies, le principe de précaution comme le souci de l’humain !

Que ceux qui ont défendu, appliqué, imposé ce dogme quittent la salle. Qu’ils s’éclipsent. Qu’ils se taisent ! Je ne peux plus entendre les ministres (anciens ou actuels), le directeur général de la santé, les politiques de droite et de gauche qui ont défendu ce qu’on appelle poliment «une politique d’austérité», bavasser sur les plateaux. Taisez-vous ! Que le bilan humain de votre bassesse soit consternant cela n’étonne personne. On ne s’attendait pas à grand-chose de ce côté-là ! Vous seriez un syndic de copropriété, les Français vous vireraient sur la route avec du goudron et des plumes dès la crise passée. A moins que vous réussissiez, avec l’aide des chroniqueurs de plateaux enamourés, à nous convaincre que vous avez bien géré ! Et surtout que personne n’aurait pu prévoir, que 2 et 2 font 5… certes, nous sommes habitués à ce que les politiques nous mentent ! Mais a ce niveau, ce n’est plus un sketch, c’est une performance artistique ! Il y a quelque chose de fascinant à voir ces hommes se comporter comme si Internet n’existait pas. Alors responsable, mais pas coupable ? Un vieux débat, qui, forcément reprendra des couleurs. Ainsi protégé par une immunité vous échapperez juridiquement… Mais symboliquement ?

Si nous voulons faire de cette crise sanitaire "une opportunité", nous devons absolument sortir de nos pré-carrés, de nos vérités toutes faites. Tout le monde a compris qu'une entreprise, ce n'était pas seulement un capital et un dirigeant, mais aussi des travailleurs. N'oublions pas que l'on crève de nos inégalités sociales ! Comme on crève de puiser de façon inconsidérée sur les réserves de la planète. Nous nous apercevons de la nécessité et de l'importance des services publics qui ne doivent pas être considérés juste comme un coût mais aussi comme des services !

"Avec cette crise sanitaire, nous plongeons dans quelque chose que nous ne connaissons pas… Avec tous les risques que ça suppose pour la démocratie ! La classe politique de tous bords devra être déterminante... reste à savoir si elle sera ou pas à la hauteur !"

Éric.L
Source d'inspiration : Word Wide Web...


Posté par le p'tit rapporteur du Magarin

Aucun commentaire: