mardi 18 décembre 2018

Fracture fiscale... Ou une certaine oligarchie financière !

L’ampleur prise par le mouvement des gilets jaunes décontenance le gouvernement… Le pouvoir actuel a le plus grand mal à reprendre la main ! Ses efforts de communication ont du mal à porter. Pouvons nous simplement trouver notre salut en "traversant la rue" ou en montant des start-up ! Alors que d’éventuels remèdes et solutions passe par l’établissement d’un diagnostic pour savoir exactement de quels maux souffre notre société ! Tous cela nous montrant également l'obsolescence de nos politiques !

Concernant les revenus, les 10 % les plus riches en France ont touché autour de 300 milliards, tandis que les 10 % les moins riches n’obtenaient que 10 fois moins. Et encore, ce chiffre masque une progression faible des salaires pour la plus grande partie de la population… les cadres sont les seuls à voir leurs revenus fortement progresser avec le temps !

Concernant le patrimoine, les inégalités sont bien plus importantes ! Les 50 % des plus pauvres de la population détiennent 8 % du patrimoine national, alors que ceux qui représentent 10 % des plus fortunés en possèdent 50 % ! D’où un patrimoine moyen de 16 000 euros pour les ouvriers non qualifiés, 205 000 euros pour les cadres supérieurs, et Plus 1,5 million euros pour les plus riches ! Et encore, nous avons seulement évoqué des moyennes. Les exemples individuels de réussite sont bien plus frappants.

Un exemple parmi d’autres… Bernard Arnault gagne ainsi 3,5 millions d’euros au titre de ses activités chez LVMH ! Bernard Arnault gagne donc un smic toutes les quatre minutes. Il possède également un patrimoine de 73 milliards, qui lui rapporte 300 millions d’euros en dividendes, soit 100 fois son salaire chez LVMH. C’est un cas extrême, dira-t-on. Mais c’est une réalité visible dans une France où, aujourd’hui, beaucoup peinent à joindre les deux bouts !

La pauvreté et le sous-emploi touchent une population grandissante. La lutte contre ces fléaux est avant tout statistique. Quelqu’un qui reçoit un salaire de 1100 euros par mois ou une famille constituée des parents et de deux enfants qui perçoit un total de 2200 euros par mois, ne sont pas considérés comme pauvres dans les statistiques officielles. Dans les faits, ils le sont pourtant ! Avoir une vie décente et la permettre aux membres de sa famille n’est pas possible avec ces faibles montants, en particulier dans les grandes villes. Écartés des centres urbains, ils sont marginalisés, repoussés dans les périphéries du pays. L’éducation reçue par leurs enfants en pâtit.

Notre système fiscal date de plus d’un siècle. Il est archaïque et particulièrement bureaucratique. Il ponctionne ceux qui en ont déjà peu et appauvrit la classe moyenne ! De par sa complexité excessive, il permet à ceux qui ont accumulé d’immenses fortunes de mettre en place des montages permettant l’évasion fiscale !

Le changement climatique est un fait, y remédier devient une urgence, et ce de manière inclusive, c’est-à-dire en intégrant intelligemment individus et entreprises susceptibles de réduire leurs émissions. Comment se fait-il que les plus pauvres voient les taxes sur le carburant augmenter sans que d’autres alternatives de transport moins chères, en commun ou à énergie propre, ne soient mises en place? Comment se fait-il que les grandes entreprises les plus polluantes soient largement exonérées de la fiscalité carbone? Comment se fait-il que l’État ne destine qu’environ 20% des montants de la taxe carbone aux énergies renouvelables, le reste étant utilisé à des fins sans rapport avec la transition écologique?

Le pouvoir se targue d’entendre les revendications, mais il ne les écoute pas ! Il se montre fier d’avoir ratifié les accords de Paris de 2015, mais ne les applique pas, puisque les émissions de CO2 n’ont pas cessé d’augmenter ! L’État met en place des politiques favorables aux groupes de pression des grandes banques. Celles-ci ont des portefeuilles de titres correspondant à une augmentation des émissions de CO2 de 4 à 5 degrés à la fin du siècle. Malgré ses belles déclarations, le pouvoir laisse faire !

La finance impose sa logique à la société et à l’économie. Le total des transactions électroniques est énorme, il représente au moins 100 fois le PIB. Ce montant démesuré permet aux grandes banques et fonds spéculatifs de percevoir commissions et rentes en tous genres.

Une micro-taxe sur tous les paiements électroniques…
Réduire, voire faire disparaître un certain nombre d’impôts, dont la TVA, passe par la mise en place d’une micro-taxe sur l’ensemble des paiements électroniques. Un taux de 0,1 ou 0,2% sur chacune de ces transactions permettrait d’atteindre un tel objectif, ou du moins d’y contribuer sérieusement, en générant un montant d’un ordre de grandeur de 200 milliards d’euros voire plus. L’impôt serait payé lors de chaque versement électronique… règlement d’une facture au restaurant ou chez le coiffeur par le biais d’une carte de crédit, retrait d’argent liquide au distributeur automatique, achat ou vente d’actions, obligations, devises, transfert d’argent d’un compte vers un autre…

La fin de la TVA et de la taxation de l’emploi…
Une disparition de la TVA signifierait aussi celle de la bureaucratie qui lui est liée. De même, la suppression d’un certain nombre d’impôts générerait une simplification conséquente de la déclaration d’impôt. Par ailleurs, à l’heure de la digitalisation, taxer l’emploi est contreproductif. Cela induit précarisation et sous-emploi. Taxer les flux électroniques permettrait au contraire de limiter fortement les activités de la finance casino !

"Comme nous pouvons le voir, des stratégies à inventer pour des solutions existent … mais pour cela, elles requièrent de nos gouvernements et élus successifs, qu’ils cessent de représenter les intérêts de puissants lobbys et qu’ils se préoccupent du bien commun ! Est-ce trop demander?"

Éric.L
Source d’inspiration : World Wide Web…
"La crise permanente", (éditions Quanto, mai 2018) de Marc Chesney.

Posté par le p'tit rapporteur du Magarin

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