Au dénouement des JO de Rio 2016… Petit comparatif entre
les jeux organisés par la Grèce antique et ceux de notre époque moderne.
Courses à pied, sports de combat et pentathlon figuraient au programme des
compétitions sportives célébrées dans la Grèce antique à Olympie. Des Jeux bien
différents de ceux d'aujourd'hui… Et pourtant !
Les Jeux olympiques sont la manifestation sportive
la plus connue de l'Antiquité : c'est si vrai qu'on considère parfois
que le sport même est né à Olympie, dans ce grand sanctuaire situé au
nord-ouest du Péloponnèse, en 776 avant notre ère, date traditionnelle de la
fondation des jeux. Et l'on oublie ainsi que nous avons déjà des images
sportives remontant au IIIe millénaire, dans la civilisation égyptienne et dans
la civilisation sumérienne. Les sports de combat et surtout la lutte, étaient
dès cette époque particulièrement en vogue. Cette prédominance du sport grec dans
la pensée générale est en grande partie liée au fait que ceux-ci ont été
restaurés à l'époque moderne, en 1896, à l'instigation du baron Pierre de
Coubertin. Mais, si nous avons bien conservé la périodicité des Jeux olympiques
qui revenaient tous les quatre ans, les différences entre la manifestation
antique et la compétition moderne, déjà sensibles à la fin du XIXe siècle,
n'ont fait que s'accentuer depuis cette période !
Des jeux en constante évolution…
Le nombre des compétitions et des participants s'est
accru de façon incroyable lors de ces dernières décennies ! Près de 400
athlètes français à Rio ! Et le fait que le football, ce sport
professionnel entre tous, soit devenu une discipline olympique permet de
relever d'emblée un trait inconnu des Anciens. Les Grecs, qui pratiquaient
assidûment comme les Romains les exercices avec la balle, n'avaient cependant
jamais inscrit les sports collectifs de ballon dans leurs concours officiels. Le
programme olympique, qui se déroulait sur quatre ou cinq jours – et encore une
partie de ce temps était-il consacré à des rites religieux – ne comprenait que
des compétitions hippiques et athlétiques, ces dernières étant souvent
qualifiées de « gymniques » : ce qui a le mérite de rappeler, d'après
l'étymologie de ce terme, que les athlètes étaient alors nus (mais on peut
supposer, comme le montre parfois l'iconographie, qu'ils portaient une sorte de
« suspensoir »).
Le privilège de l'aristocratie…
Les épreuves hippiques, qui se déroulaient dans
l'hippodrome, comprenaient des courses attelées et des courses montées. C'était
la course de quadriges, chars attelés à quatre chevaux, qui apportait la
principale gloire sportive, mais il faut tenir compte du fait que c'étaient les
propriétaires du char et des chevaux qui recevaient la couronne de feuillage,
prix de la victoire, et non pas le jockey ou le cocher. Cette épreuve était
réservée à l'aristocratie qui avait seule les moyens d'élever des chevaux… et
de les transporter jusqu'à Olympie. Dans ces conditions, une femme pouvait être
victorieuse en tant que propriétaire : chose exceptionnelle à Olympie et dans
les autres grands concours de l'Antiquité puisque seuls les hommes pouvaient
concourir sur la piste du stade ! Et c'est évidemment une autre différence
essentielle avec les JO actuels – mais on sait que Coubertin ne voyait pas d'un
œil favorable la création de compétitions féminines… En tout cas, en voyant
cette magnifique statue de bronze qu'est l'Aurige de Delphes, on doit se
souvenir que ce n'était pas le vainqueur, mais le simple cocher du vainqueur,
en l'occurrence Polyzalos, un tyran de Gela en Sicile, qui l'avait emporté au
début du Ve siècle avant notre ère.
Dans les stades…
Les épreuves athlétiques comprenaient des courses à pied,
des sports de combat et le pentathlon, première compétition à épreuves
multiples de l'histoire du sport. Il y avait trois courses, deux de sprint,
celle dite du stade sur 180 mètres environ (ce qui correspondait à la longueur
de la piste), celle du double stade (le diaulos) qui fait donc un peu
moins de 400 mètres, et une course de fond appelée le dolichos sur 20
stades, autrement dit un petit 4 000 mètres. Mais il faut leur adjoindre la
course armée lors de laquelle les athlètes portaient un casque et un bouclier !
C'était la dernière épreuve des jeux, et elle symbolisait la fin de la trêve
olympique sacrée. Laquelle n'avait jamais entraîné la suspension de toutes les
guerres, mais seulement la possibilité pour les athlètes et les spectateurs de
se rendre à Olympie sans risquer d'être tués au cours du voyage par l'ennemi de
leur cité.
Lutte, pugilat, pancrace…
Les trois sports de combat (lutte, pugilat et pancrace)
ne comportaient pas de catégories de poids, et seuls les athlètes lourds
avaient des chances de l'emporter. La lutte antique, appelée palè, qui a
donné le mot palestre, n'avait rien à voir avec notre épreuve dite pourtant «
gréco-romaine ». Les prises étaient autorisées au-dessous de la ceinture et le
vainqueur était celui qui avait projeté trois fois son adversaire au sol. Le lutteur Milon
de Crotone, six fois vainqueur à Olympie, est sans doute l'athlète le plus
célèbre de l'Antiquité grecque. En revanche, au pugilat (la boxe) et au
pancrace, le combat se poursuivait sans qu'il y ait de rounds jusqu'à ce qu'un
des deux adversaires soit K.O. ou abandonne !
Le pugilat était le sport le plus violent, le plus
sanglant ! Les mains étaient renforcées par des lanières de cuir qui
deviendront de plus en plus épaisses, et il semble que les coups n'étaient été
portés qu'à la tête. C'est pourquoi, un auteur grec a pu prétendre que le
ventre rebondi était un atout pour un boxeur ! Car, il était ainsi plus
difficile pour son adversaire de le toucher à la tête… Sauf à avoir une allonge
remarquable !
Le pancrace était un mélange de boxe et de lutte, mais il
était finalement moins dangereux que le pugilat, dans la mesure où les athlètes
ne portaient pas de « gants » pour pouvoir assurer leurs prises, et là le
combat se poursuivait au sol. Il était simplement interdit de mordre
l'adversaire ou de lui enfoncer les doigts dans les yeux ! La «fourchette»
n'était donc pas le seul fait des rugbymen modernes…
Pentathlon…
Celui-ci comportait cinq épreuves, dont la course du
stade et la lutte qui étaient aussi au programme en tant qu'épreuves
individuelles. Ce qui n'était pas le cas des deux lancers du disque et du
javelot, ni du saut en longueur disputés dans le seul cadre du pentathlon. Lors
des JO d'Athènes en 2004 on a voulu organiser une épreuve à Olympie même pour
être encore plus proche des origines antiques et c'est le lancer du poids
qui a été choisi ! Une bien mauvaise décision… Puisque ce lancer n'a
jamais figuré officiellement dans le programme antique ! Le saut en longueur
devait être en réalité un quintuple saut sans élan. Des sauts sans élan ont
aussi figuré au programme des premiers JO modernes. La désignation du vainqueur
au pentathlon devait répondre à des critères un peu compliqués, sauf en cas de
domination écrasante d'un concurrent.
Les seniors aussi…
Il y a un seul point sur lequel les jeux antiques qui
excluaient les femmes, les non-Grecs, les non-libres, montrent une plus grande
ouverture que les JO actuels… C'est que les compétitions étaient organisées
pour deux catégories d'âge, les andres (seniors) et
les paides (juniors). C'est lors du mois précédant les épreuves que
les athlètes étaient répartis entre ces deux classes d'âge. En revanche, on ne
se laissera pas trop abuser par l'« amateurisme » des athlètes grecs, car, si
la récompense aux JO était bien une simple couronne d'olivier, les vainqueurs
pouvaient obtenir de leur cité des avantages matériels importants, et il
existait aussi, à côté des jeux panhelléniques sacrés, toute une série de
concours sportifs qui étaient dotés de récompenses en argent. Mais il est vrai
que les sommes étaient sans commune mesure avec ce que nous connaissons
aujourd'hui ! Pour trouver un exemple antique de sport-business,
c'est du côté de Rome qu'il faut se tourner. Les courses de chars
du Circus Maximus de Rome, entre Palatin et Aventin, n'avaient rien à
envier à notre football ! Même passion planétaire dans tout l'Empire
romain, un édifice sportif accueillant 150 000 spectateurs, une organisation en
quatre factions, quatre clubs que distinguait leur couleur (les Blancs, les
Verts, les Rouges et les Bleus) et qui étaient dotés d'un personnel nombreux et
de moyens financiers considérables. Enfin, des vedettes superstars, les cochers
de quadriges qui gagnaient des sommes stupéfiantes, souvent jugées
scandaleuses, et étaient souvent transférés d'un club à un autre…
"Contrairement à
ce que l'on estime souvent, le sport n'est pas né à Olympie, pas plus qu'il ne
s'est éteint dans l'Attique ou le Péloponnèse. L'Egypte nous offre de
nombreuses scènes sportives, entre autres de lutte, dès le 3e millénaire avant
notre ère. Et les Romains, héritiers des Etrusques sur bien des points et en
particulier dans ce domaine, ont peut-être créé le sport moderne, avec ses
spectacles de masse, ses clubs puissants et ses enjeux financiers
colossaux ! Le Grand Cirque de Rome, dans lequel s'entassaient jusqu'à 150
000 spectateurs, voyait défiler sur leurs quadriges des cochers adulés du
public et qui n'avaient rien à envier sur aucun point à nos stars du football
ou de l'automobile… "
Éric.L
Source d’inspiration : World Wide Web…
Posté par le P'tit Rapporteur du Magarin
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