mardi 25 octobre 2016

Course contre la montre… Pour les industriels du foie gras !

A quelques semaines de la saison festive… les industriels du foie gras sont plus que jamais engagés dans une course contre la montre. Ces derniers réalisent 80% du chiffre de la filière au cours des deux derniers mois de l’année. Mais avec l’épizootie d’influenza aviaire qui a entrainé un trou de production pendant quatre mois, la saison revêt un caractère bien particulier !

À l’origine de cette course contre la montre… l’épizootie d’influenza aviaire qui s’est déclarée le 24 novembre 2015. « Jamais la filière n’a connu une crise d’une telle ampleur », reconnaît Marie-Pierre Pé, déléguée générale du Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog). Dans les 18 départements du Sud-Ouest touchés par le virus, les élevages ont été contraints, à partir du 11 avril 2016, de faire le vide sanitaire pendant quatre semaines et d’adopter, lors de la remise en élevage des canetons, de nouvelles règles de biosécurité. Résultat… en 2016, les industriels doivent faire avec 9,5 millions de canards en moins, ce qui représente une perte de 4 750 tonnes de foies gras ! Certes, selon les derniers comptes établis par le Cifog, 90 % des élevages ont pu redémarrer leur activité au mois de juin. Avec l’adoption de nouvelles règles de biosécurité et, notamment, la mise en place de l’élevage d’une seule génération d’animaux par bande, la filière évalue à 15 % la baisse de sa capacité de production.

Confrontés à une baisse de la matière première et une hausse du coût global de production estimée à 20 %, les industriels du foie gras ont très vite pris la mesure des difficultés à venir. Mais dans une filière qui se caractérise par une grande diversité de systèmes de production, la crise n’a cependant pas forcément été vécue de la même façon d’un opérateur à l’autre. L’alsacien Feyel ne s’approvisionne pas dans le Sud-Ouest. Les foies gras d’oie viennent de Hongrie et les foies de canards de Vendée et également de Hongrie.

Une facture de près de 500 millions d'euros… Si l’on tient compte de l’ensemble des maillons de la filière, dont 260 M€ au titre de la production et près de 220 M€ au titre des investissements nécessaires pour la mise en place des nouvelles règles de biosécurité. Alors qu’un acompte de 50% a déjà été versé aux éleveurs, les industriels s’inquiètent de ne pas recevoir d’indemnisations et ne comprennent pas pourquoi ils ne le seraient pas. De fait, entre les nouvelles mesures du plan de biosécurité qui alourdissent le coût de production des canards et la fermeture pendant 4 mois des outils de production, la note s’élève à près de 260 M€ pour les industriels.

L’année 2016 marque un tournant pour la filière. Nous entrons dans une période qui présente encore bien des inconnues, mais malgré ces difficultés, y aura bien du foie gras à Noël. Mais les consommateurs devront accepter de le payer plus cher. Selon les diverses projections établies par les industriels et le Cifog, le prix d’une portion de foie gras augmentera de 0,40 € en moyenne.

Les chiffres :
-2 Mrds € : le CA estimé de la filière palmipèdes gras en France
-22960 tonnes : le volume de la production française de foie gras en 2015
-37,1 M : le nombre de palmipèdes élevés en France dont 25 m dans le Sud-Ouest


"Pour 91 % des français, le foie gras reste le mets de Noël le plus apprécié, et l’origine géographique de l’élevage des canards un critère important… et ceux-ci ne semblent pas près d’y renoncer !"

Éric.L
Source d’inspiration :  Cifog, World Wide Web…

Posté par le p'tit Rapporteur du Magarin

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