A quelques semaines de la saison festive… les industriels
du foie gras sont plus que jamais engagés dans une course contre la montre. Ces
derniers réalisent 80% du chiffre de la filière au cours des deux derniers mois
de l’année. Mais avec l’épizootie d’influenza aviaire qui a entrainé un trou de
production pendant quatre mois, la saison revêt un caractère bien
particulier !
À l’origine de cette course contre la montre… l’épizootie
d’influenza aviaire qui s’est déclarée le 24 novembre 2015. « Jamais la
filière n’a connu une crise d’une telle ampleur », reconnaît Marie-Pierre Pé,
déléguée générale du Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras
(Cifog). Dans les 18 départements du Sud-Ouest touchés par le virus, les
élevages ont été contraints, à partir du 11 avril 2016, de faire le vide
sanitaire pendant quatre semaines et d’adopter, lors de la remise en élevage
des canetons, de nouvelles règles de biosécurité. Résultat… en 2016, les industriels
doivent faire avec 9,5 millions de canards en moins, ce qui représente une
perte de 4 750 tonnes de foies gras ! Certes, selon les derniers
comptes établis par le Cifog, 90 % des élevages ont pu redémarrer leur activité
au mois de juin. Avec l’adoption de nouvelles règles de biosécurité et,
notamment, la mise en place de l’élevage d’une seule génération d’animaux par
bande, la filière évalue à 15 % la baisse de sa capacité de production.
Confrontés à une baisse de la matière première et une
hausse du coût global de production estimée à 20 %, les industriels du foie
gras ont très vite pris la mesure des difficultés à venir. Mais dans une
filière qui se caractérise par une grande diversité de systèmes de production,
la crise n’a cependant pas forcément été vécue de la même façon d’un opérateur
à l’autre. L’alsacien Feyel ne s’approvisionne pas dans le Sud-Ouest. Les foies
gras d’oie viennent de Hongrie et les foies de canards de Vendée et également
de Hongrie.
Une facture de près de 500 millions d'euros… Si l’on
tient compte de l’ensemble des maillons de la filière, dont 260 M€ au titre de
la production et près de 220 M€ au titre des investissements nécessaires pour
la mise en place des nouvelles règles de biosécurité. Alors qu’un acompte de
50% a déjà été versé aux éleveurs, les industriels s’inquiètent de ne pas
recevoir d’indemnisations et ne comprennent pas pourquoi ils ne le seraient
pas. De fait, entre les nouvelles mesures du plan de biosécurité qui
alourdissent le coût de production des canards et la fermeture pendant 4 mois
des outils de production, la note s’élève à près de 260 M€ pour les industriels.
L’année 2016 marque un tournant pour la filière. Nous
entrons dans une période qui présente encore bien des inconnues, mais malgré
ces difficultés, y aura bien du foie gras à Noël. Mais les consommateurs
devront accepter de le payer plus cher. Selon les diverses projections établies
par les industriels et le Cifog, le prix d’une portion de foie gras augmentera
de 0,40 € en moyenne.
Les chiffres :
-2 Mrds € : le CA estimé de la filière palmipèdes gras en
France
-22960 tonnes : le volume de la production française de
foie gras en 2015
-37,1 M : le nombre de palmipèdes élevés en France dont
25 m dans le Sud-Ouest
"Pour 91 %
des français, le foie gras reste le mets de Noël le plus apprécié, et l’origine
géographique de l’élevage des canards un critère important… et ceux-ci ne
semblent pas près d’y renoncer !"
Éric.L
Source d’inspiration : Cifog, World
Wide Web…
Posté par le p'tit Rapporteur du Magarin
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