La confiture, qui est aujourd’hui une gourmandise par
excellence, était autrefois un mets de luxe ! Le sucre étant cher, on
n’en mangeait pas une once par an, et on eût considéré comme pure folie
d’employer cette denrée précieuse à la conservation des fruits qui
n’avaient aucune valeur marchande.
Cependant, si nos lointains aïeux n’avaient pas le sucre,
ils savaient tirer parti du miel et le mélanger agréablement aux fruits. Cette
technique de conservation consistait, à conserver les fruits les plus fragiles
tels que la fraise, l’abricot ou la mûre ! Il suffisait de les faire cuire
dans du miel ou du vin de raisin pour pouvoir les conserver plus
longtemps.
La confiture que l’on connaît aujourd’hui, était
appelée : “électuaire” qui provient du latin “eleucterium” qui
signifie “médicaments à lécher”. Ce terme vient de la pharmacopée
mésopotamienne et en fait donc un médicament (ancêtre de nos gélules
actuelles). Très apprécié lors des grands banquets, les “électuraires”
sont, à l’époque, considérés comme des produits de luxe. En 1555, Nostradamus
publie le Traité des confitures. Cet ouvrage composé de 31
chapitres propose les conseils de préparation de la confiture, et
différentes recettes. En tant que médecin, il propose également des recettes de
confiture aux vertus curatives, comme la confiture de courge indiquée
pour réduire la chaleur du foie. C’est lui qui évoque le principe du
“50/50” (50% de fruits, 50% de sucre) pour réaliser une confiture parfaite
!
Les confitures tenaient une place importante dans les
menus de la table royale. Dans tous les repas d’apparat, on passait des
marmelades et des confitures à la fin de chaque service. Ces confitures et ces
marmelades, avec les pâtisseries diverses, composaient ce qu’on appelait
le dormant, c’est-à-dire les plats qu’on mettait sur la table dès le début
du repas. Ainsi, les convives avaient tout loisir de les contempler longuement
et de s’en repaître la vue avant de les déguster !
Longtemps considérée comme un produit de luxe, la
confiture se banalise au début du XIXème siècle, ce suite à la découverte du
sucre de betterave. En effet, la betterave sucrée étant beaucoup moins
chère et plus rapide à produire, c’est elle qui permet à la confiture de
prendre son envol. De devenir le dessert familial par excellence, à tous les
foyers, celui du pauvre comme du riche. La confiture ne se limite donc plus à
la noblesse ! La fabrication familiale n’empêche pas l’industrie
confiturière d’être prospère. Il y avait en France, avant la Première Guerre
mondiale, des fabriques qui travaillaient de trois à cinq tonnes de fruits par
jour.
"De
nos jours, l’usage de la confiture est bien différent, ce n’est plus un
médicament mais bel et bien un aliment « plaisir », que l’on
mange volontiers au petit déjeuner ou au goûter, mais aussi pour
assouvir les envies gourmandes… Quel délice !"
Éric.L
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