J’ai découvert il y a peu le coût de huit semaines
de confinement… Une ardoise à 120 milliards d’euros. Vous imaginez cette
somme, vous ? Je veux dire, ça représente quelque chose,
concrètement ? Ou c’est juste comme Lucile, la batte de base-ball de Negan
dans Walking Dead, une sorte de présence terrifiante que vous n’osez pas
imaginer, mais qu’on vous ressortira de temps en temps pour vous faire bien
flipper ! Allez… il est l’heure de sortir maintenant, il est l’heure
d’aller prendre les transports en commun et de retourner bosser parce que… oh
la la… 120 milliards d’euros ! Déjà le patronat t’explique que
c’était bien beau les vacances, mais qu’il va falloir mettre un coup de
collier, là ! Les congés payés, les heures supplémentaires, toutes ces
fariboles… il va falloir être un peu raisonnable, 120 milliards, quand
même ! Néanmoins Je n’arrive pas bien à visualiser…
Mais de tête comme ça, je dirais
que 120 milliards, c’est beaucoup plus gros
que 992 millions, non ? Parce que 992 millions, c’est la
valeur maximale qu’a atteint, en 2010, le stock stratégique de protections
en cas de pandémie et cela incluait, outre les masques, des antiviraux. Ce
stock de masques, nous le savons tous maintenant même si l’on a tenté de nous
le cacher aussi longtemps que possible, s’est évaporé, par incurie, et par
cette préoccupation managériale qui a tout supplanté depuis des décennies, le
principe de précaution comme le souci de l’humain !
Que ceux qui ont défendu, appliqué, imposé ce dogme
quittent la salle. Qu’ils s’éclipsent. Qu’ils se taisent ! Je ne peux plus
entendre les ministres (anciens ou actuels), le directeur général de la santé,
les politiques de droite et de gauche qui ont défendu ce qu’on appelle poliment
«une politique d’austérité», bavasser sur les plateaux. Taisez-vous ! Que
le bilan humain de votre bassesse soit consternant cela n’étonne personne. On
ne s’attendait pas à grand-chose de ce côté-là ! Vous seriez un syndic de
copropriété, les Français vous vireraient sur la route avec du goudron et des
plumes dès la crise passée. A moins que vous réussissiez, avec l’aide des
chroniqueurs de plateaux enamourés, à nous convaincre que vous avez bien géré !
Et surtout que personne n’aurait pu prévoir, que 2 et 2 font 5… certes, nous sommes habitués à ce que les politiques
nous mentent ! Mais a ce niveau, ce n’est plus un sketch, c’est une
performance artistique ! Il y a quelque chose de fascinant à voir
ces hommes se comporter comme si Internet n’existait pas. Alors responsable, mais pas coupable ? Un vieux débat, qui, forcément reprendra des couleurs. Ainsi protégé par une immunité vous
échapperez juridiquement… Mais symboliquement ?
Si nous voulons faire de cette crise sanitaire "une
opportunité", nous devons absolument sortir de nos pré-carrés, de nos
vérités toutes faites. Tout le monde a compris qu'une entreprise, ce n'était
pas seulement un capital et un dirigeant, mais aussi des travailleurs. N'oublions
pas que l'on crève de nos inégalités sociales ! Comme on crève de puiser
de façon inconsidérée sur les réserves de la planète. Nous nous apercevons de
la nécessité et de l'importance des services publics qui ne doivent pas être
considérés juste comme un coût mais aussi comme des services !
"Avec cette crise sanitaire, nous plongeons dans quelque chose que nous ne connaissons pas… Avec tous les risques que ça suppose pour la démocratie ! La classe politique de tous bords devra être déterminante... reste à savoir si elle sera ou pas à la hauteur !"
"Avec cette crise sanitaire, nous plongeons dans quelque chose que nous ne connaissons pas… Avec tous les risques que ça suppose pour la démocratie ! La classe politique de tous bords devra être déterminante... reste à savoir si elle sera ou pas à la hauteur !"