mercredi 1 mars 2017

Le 36, quai des Orfèvres… une histoire qui devra bientôt s’écrire au passé !

Une page va se tourner au 36… Plus de grand escalier avec ses 148 marches grimpées quatre à quatre, ni sa tour pointue, plus de souvenirs de grands flics ou de grande truanderie ! D'ici 2017, la PJ parisienne va déménager pour s'installer aux Batignolles dans le 17ème arrondissement.

Une adresse mythique…

Le « 36, quai des Orfèvres », c'est une adresse mythique ! Situé au centre de Paris, sur l'ile de la Cité où se trouve la Préfecture de police de Paris et le Palais de justice. Le Quai des Orfèvres s'appelle ainsi parce que des orfèvres, des joailliers, des bijoutiers s'y étaient installés dès le XVIe siècle. Le bâtiment, construit dans les années 1870, est classé aux monuments historiques. Très prisé au cinéma, qui a souvent mis en scène sa cour pavée et son escalier en colimaçon. Un escalier qui ne compte pas moins de 148 marches et qu'ont gravi les criminels les plus inquiétants du XXe siècle, comme Landru, qui faisait disparaître à petit feu ses nombreuses conquêtes, le docteur Petiot, qui assassina 63 juifs tentant d'échapper à la déportation, Jacques Mesrine qui joua pendant des années au chat et à la souris avec le commissaire Broussard, ou bien encore le violeur et tueur en série Guy Georges, que les policiers ont accueilli en silence le jour de son interpellation par une « haie de l'horreur », tellement ses crimes les avaient bouleversés... Toutes ces affaires ont forcément laissé une trace dans la vie du « 36 ».
Le 36, quai des Orfèvres, est né il y a tous justes cent ans de la volonté d'en finir avec la fameuse bande à Bonnot, qui narguait la police à bord des premiers véhicules motorisés. C'est cette blessure d'orgueil qui permit à la PJ d'obtenir des voitures ! Puis cette dernière s'est modernisée, notamment grâce à un certain Alphonse Bertillon, le père de l'anthropologie criminelle, obsédé par les mesures en tous genres. Mais c'est surtout l'écrivain Georges Simenon qui a donné ses lettres de noblesse au 36, quai des Orfèvres qu'il a souvent lui-même arpenté pour trouver l'inspiration à la création du personnage de Maigret !

Un monument classé mais plus adapté…

Pourtant, au fil du temps, le bâtiment s'est dégradé et s'est avéré de moins en moins adapté aux exigences du métier. Les locaux, vieillots, sont en effet trop exigus, abritant jusqu'à six fonctionnaires parfois par bureau. Ils ne sont plus aux normes, qu'il s'agisse de l'électricité, des ascenseurs, ou des risques incendies. Le fameux escalier s'avère impraticable en cas de grossesse avancée ou de béquilles. Il faut interroger les personnes âgées ou handicapées dans la salle des archives ou les porter à bras. L'été, on étouffe sous les combles ; l'hiver, on se gèle. Surtout, deux événements ont marqué les esprits et montré qu'il fallait des locaux mieux sécurisés : une tentative de suicide avortée de Nathalie Ménigon d'Action directe et en 2002, la défenestration malheureusement réussie de Richard Durn, l'homme qui venait de perpétrer un massacre au sein du Conseil municipal de Nanterre.
De son côté, la Cour européenne des droits de l'homme n'a cessé de pester contre les mauvaises conditions de garde à vue et les inspecteurs sont les premiers à être gênés par le fait qu'au détour des couloirs, victimes et mis en cause se croisent trop facilement. Du coup, même si chaque fonctionnaire de police travaillant au « 36 » est attaché corps et âme à ce bâtiment vétuste, de plus en plus de voix plaident pour un déménagement.

Le bunker des Batignolles…

Dévolu à l'origine au Village olympique si Paris avait remporté les jeux de 2012, le terrain a été acheté fin 2009 par le ministère de l'Intérieur et les 1700 fonctionnaires de la « crim' », de l'antigang, de la brigade de protection des mineurs ainsi que leurs collègues des affaires économiques et financières de la rue des Rentiers vont enfin travailler en totale synergie, dans un bunker ultra-sécurisé. C’est un bastion imprenable, avec des vitres à l'épreuve des balles, une armature anti-attentats et des zones sécurisées, parfois par authentification biométrique. Tout sera fait pour assurer la confidentialité des échanges et éviter l'identification des témoins ainsi que des fonctionnaires de police en poste. Il y aura par ailleurs des salles de visioconférence permettant au procureur de signifier la prolongation de leur garde à vue aux prévenus, et les suspects seront déférés au dépôt par un souterrain reliant directement la PJ au tout nouveau palais de justice, lui-même en construction. Surtout, et c'est sans doute le plus intéressant, tous les services censés pouvoir échanger des informations sur d'éventuels dossiers travailleront (enfin !) sur un même palier.

Le saviez-vous…

- Le Quai des Orfèvres s'appelle ainsi parce que des orfèvres, des joailliers, des bijoutiers s'y étaient installés dès le XVIe siècle.
- la « Maison poulaga », un surnom hérité du temps où se trouvait encore sur place un marché à la volaille...

"Cela dit, nostalgie oblige, ce déménagement se vit quand même comme un arrachement. Alors, certains espèrent déjà que le futur bâtiment, rue du Bastion, dans le 17ème arrondissement de Paris, conservera son mythique numéro « 36 »... tandis que d'autres rêvent d'installer au 36, quai des Orfèvres le passionnant Musée de la Préfecture de police. Comme un hommage au passé… "

Éric.L
Source d’inspiration : World Wide Web…



Posté par le p'tit Rapporteur du Magarin

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