En Charente-Maritime, on connaît ses constructions
militaires qui avaient pour ambition de transformer le pays tout entier en
citadelle imprenable ! Il laissa quelques belles fortifications dans notre
département, mais aussi un peu partout en France et même outre-frontières. Le Marquis de Vauban (1633 – 1707), né Sébastien Le
Prestre, vit le jour à Saint-Léger-de-Foucherets (aujourd’hui
Saint-Léger-Vauban), non loin de Vézelay, département de l’Yonne en Bourgogne.
Les touristes, nombreux, qui viennent l’été sur notre littoral, connaissent
bien nos quatre îles : Oléron, Ré, Aix et leur petite sœur, l’Ile Madame.
Partout, Vauban y construisit forts, remparts et citadelles. Il n’est pas
un guide touristique qui ne mentionne les édifices charentais de Vauban, sans
oublier la citadelle de Blaye, à quelques kilomètres au sud de la
« frontière » girondine, qui compte parmi les plus belles réussites
défensives. Citons en outre Fort Boyard, entre Aix et Oléron, qui ne servit
jamais car terminé trop tard, après le départ de l’ennemi britannique. La
ville fortifiée de Brouage, les forts de la côte comme Fouras à
l’extrémité de l’embouchure de la Charente, le Chapus près de
Bourcefranc, fort Lupin sur la rive sud du fleuve…
On voit donc que Vauban fut un grand nom du génie
militaire, urbaniste, mais aussi essayiste, ce qui est plus surprenant. La fin
de sa vie, en effet, sera marquée par la publication d’un essai jugé, à
l’époque, un peu trop "socialisant", qui lui collerait
définitivement de nos jours, l’étiquette d’ "homme de gauche". Et
pourtant, il fut admirateur et bras droit de Louis XIV ! Mais il était lucide,
honnête, franc et… il se déplaçait beaucoup dans notre royaume, aussi
observait-il la misère des gens. C’est pourquoi, il avait décidé d’alerter le
Roi Soleil, au déclin de son règne, pour tenter de résoudre l’immense et
éternel problème des injustices sociales. Il écrivait à Louvois : « … Je
préfère la vérité à une lâche complaisance qui ne serait bonne qu’à vous
tromper, si vous en étiez capable… » Honnête et courtois à la fois ! Le
marquis-ingénieur avait donc un côté pratique qu’il puisait sur le terrain et
une intelligence vive qu’il mettait au service des hommes. Outre ses soldats qu’il
cherchait toujours à protéger, il s’intéressait aux plus humbles, au petit
peuple accablé d’impôts et qui ne mangeait jamais à sa faim. L’époque n’avait
pas encore inventé les « Restos du Cœur » ! Les pauvres étaient
pauvres, qu’ils se débrouillent ou qu’ils crèvent ! La conclusion de ce rapport
était donc claire, tout paysan élevant des cochons pouvait amplement se nourrir
et nourrir sa famille ! Dès lors, plus de famines et moins de révoltes
populaires ! Donc, plus de sérénité pour le souverain… Celui-ci l’entendit
d’une oreille qui commençait à se faire un peu dure. Le traité fut pourtant
publié mais Louis XIV s’éteignit avant de voir réalisé le projet de Vauban…
Doter chaque famille paysanne d’un couple porcin !
La fin de sa vie est
également marquée par l'affaire de La Dîme royale : dans cet essai,
distribué sous le manteau malgré l'interdiction qui le frappe, Vauban propose
un audacieux programme de réforme fiscale pour tenter de résoudre les
injustices sociales et les difficultés économiques des « années de
misère » (1692-93-94 sont des années de disette alimentaire épouvantables,
qui font 3 millions de morts, soit un dixième de la population).
Les écrits de Vauban : La dîme royale ; Mémoire
pour le rappel des Huguenots ; Projet d’une dixme royale qui, supprimant
la taille, les Aydes, les douanes ; Oisivetés de M de Vauban ; Ainsi
que divers écrits sur la religion et sur l’économie.
"Vauban
apparaît comme un réformateur hardi dont les idées se situaient à
contre-courant de ce que la majorité de ses contemporains pensait… Mais
c'était aussi un humaniste, qui se passionna pour la justice
sociale !"
Éric.L
Source d’inspiration : World Wide Web…
Posté par le p'tit Rapporteur du Magarin
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