samedi 3 septembre 2016

Naissance d’une île… Ré la blanche !

Certes, sur le plan touristique, il y a beaucoup à dire sur l’île de Ré et ce sera fait dans les semaines, les mois, voire les années à venir… si ce blog continue à avancer, comme c’est le cas aujourd’hui. Mais avant de s’attarder sur les points les plus intéressants et les plus photogéniques, il me semble utile de préciser comment elle est née. Si on en croit les historiens et autres géologues, ce fut laborieux !

Une constante apparaît néanmoins : cette île n’a pas toujours été… une île ! Reliée au continent dont elle n’était qu’une pointe avancée vers l’Atlantique, elle ne commença la lente coupure de son cordon ombilical qu’au Quaternaire. C’était la fin des grands froids venus du pôle, l’air se réchauffait doucement (déjà !), les glaces fondaient peu à peu et le niveau océanique remontait. Dans le constat que les savants font aujourd’hui de nos dérèglements climatiques, avouez qu’il n’y a finalement rien de neuf…
Peu à peu, les terres les plus basses furent immergées tandis que se dégageaient un à un les points culminants, quelques dizaines de centimètres au-dessus du niveau des eaux. Ce que nous appelons familièrement « L’Ile Blanche » était en train de naître.

Elle demeura longtemps en gestation, coupée en quatre îlots calcaires : Loix, Les Portes, Ars et Saint-Martin. De manière surprenante, ce sont à peu près les mêmes terroirs qui restèrent hors d’eau lors de la terrible tempête Xynthia du 27 février 2010. Après la montée subite de la mer sur les côtes charentaises et vendéennes, l’Ile de Ré se trouva en effet coupée en trois durant quelques trop longues heures : ce n’était finalement pas si surprenant que cela !
Mais revenons à l’époque préhistorique, après l’émergence des ilots, ne restait plus que la phase finale : la séparation définitive du continent et des derniers hectares encore attachés, une sorte d’accouchement aux forceps ! L’océan inonda cette partie, située entre la Pointe de Sablanceaux et celle de Saint-Marc à La Pallice. Notre île avait enfin vu le jour pour de bon.
La nature poursuivit son œuvre en comblant chaque espace inférieur de dépôts marins et de sédiments, formant une zone marécageuse que nous devinons encore au cours de nos périples. La soudure se fit tandis que l’homme s’installait, déjà à la recherche incessante de terres nouvelles à conquérir. C’est lui qui la façonna telle que nous la découvrons aujourd’hui.

Les légendes sont omniprésentes dans le folklore rétais. Une légende raconte que la création de l'île de Ré proviendrait de terribles séismes ayant englouti une cité romaine nommée "Antioche" (Voir l'origine du nom "Pertuis d'Antioche"), et que les seules survivantes de ces événements seraient Ré et Oléron. Les rétais disent que les ruines de la cité mythique seraient visibles uniquement par beau temps. Ce n'est qu'une légende, mais, en 1809, un bateau s'est échoué sur la pointe de Chanchardon, et le capitaine du navire voit « les dallages de la banche calcaire qui lui paraissent être les restes d'une construction romaine ». De plus, le géographe Élisée Reclus situe, dans sa fameuse Géographie universelle, la ville d'Antioche à hauteur de Chanchardon. Mais, selon le dicton rétais, Quand Antioche réapparaîtra, Ré disparaîtra…

"L'Ile de Ré... Beaucoup la connaissent et pas seulement les heureux Charentais qui la détiennent sur leur territoire ! A en croire le nombre de véhicules qui se bousculent sur le pont pendant toute la période estivale, les Français et étrangers de tous horizons sont nombreux à l’apprécier aussi !"

Éric.L
Source d’inspiration : « L’Ile de Ré, l’Ile Blanche inondée de lumière » de Maurice Esseul. Editions du Vieux Chouan (Vendée). 1987

Posté par le P'tit Rapporteur du Magarin

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