L'association des trufficulteurs de la Charente-Maritime
proposera pour la première fois à Saintes un marché de la truffe, le samedi
30 janvier, salle Centrale, à 10 heures. L'entrée est gratuite.
Les trufficulteurs ont à cœur de promouvoir ce diamant
noir, qu'il y a un siècle et demi, les deux Charentes produisaient massivement.
En 1977, un certain Jean-Pierre Van Cappel a créé l'association des
trufficulteurs de la Charente-Maritime pour que d'autres se lancent. Aujourd'hui,
l'association compte 200 adhérents, ce qui représente 400 hectares de
plantation dans le département.
C'est peu connu mais le Poitou-Charentes (surtout la
Charente) est aussi une terre de truffes, essentiellement des Tuber Melanosporum,
les truffes noires du Périgord. Chaque année le nombre d'hectares consacrés au
diamant noir augmente. Mais cela n'a aucune mesure avec la production de la fin
du XIXe siècle qui s'élevait pour le seul département de la Charente à 50
tonnes, l'équivalent de la production française actuelle... Alors que la France
de la fin du 19ème siècle pouvait se « régaler » de truffes, en
récoltant 1000 à 2000 tonnes de ce précieux champignon que notre célèbre
gastronome Brillat-Savarin pouvait qualifier dans son essai sur la physiologie
du goût (1826) de « diamant noir de la cuisine française », nous
sommes contraints aujourd’hui, avec une production de 20 à 46 tonnes, de
déguster un mets devenu si rare qu’il risque l’oubli…
De part la nature de ses sols calcaires et de son climat
océanique doux, la truffe a trouvé un terrain particulièrement propice et
notamment les secteurs d’Angoulême et de Ruffec. Ce champignon hors normes
reste cependant difficile à cultiver. On trouve la trace de sa présence dans
divers écrits donnant aujourd’hui des repères intéressants sur sa production et
sa réputation au fil des siècles.
C’est sans nul doute François 1er revenant de
sa captivité en Espagne qui en exigeant la truffe à sa table a été
l’instigateur de la notoriété de la truffe et de celle de Charente en
particulier. Né dans le département de la Charente à Cognac on pourrait
l’accuser de chauvinisme avec la complicité de son médecin Champier, si au fil
des siècles les truffes de Saintonge et de l’Angoumois n’avaient été citées
dans de nombreux ouvrages comme faisant parties des meilleures. On peut
supposer que dés cette époque la truffe Charentaise prenait les voies de France
pour finir sur la table des grands du royaume. Cependant, le commerce de la truffe ne débute réellement qu’à partir de 1770.
La truffe noire, c'est un produit d'exception, et rare qui fait partie de ces choses qu'on devrait
pouvoir goûter au moins une fois dans sa vie. C'est d'abord un prodigieux parfum, un
concentré de sous-bois, furieusement aromatique, qui vous envahit, intense,
puissant, insidieux. Ce parfum va s'enfouir au plus profond de vous, puis il va s'épanouir pour rester longtemps, longtemps, comme le souvenir d'un moment rare, ou
d'une très belle musique.
"De nombreux
mystères entourent la trufficulture car tout est loin d'être connu et maîtrisé
dans son développement. Par ailleurs, l'homme a su les entretenir et les garder
vivaces dans la mémoire collective. Ainsi, la truffe est-elle aphrodisiaque ? La réponse est loin d'être
établie… Alors continuons d'y
croire et surtout d'en manger !"
Éric.L
Posté par le P'tit Rapporteur du Magarin
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire