vendredi 6 avril 2018

Estuaire de la Gironde...Voyage au pays de la lamproie !

Les lamproies ne sont pas des poissons au sens strict, ce sont des cyclostomes ! Sorte de serpent hybride de poisson et d'anguille, la lamproie est un vertébré qui n'a pas de colonne vertébrale osseuse, pas de mâchoires, pas d'écailles, pas de nageoires latérales.... Par contre, énorme singularité, elle possède une bouche circulaire garnie de dents, qui fonctionne comme une ventouse ! Des fossiles de lamproie datant de plus de 530 millions d’années ont été retrouvés. Poisson très ancien, sans arrêtes ni os ni vertèbres, la lamproie sème la confusion chez les auteurs qui ne savent pas s’ils doivent la considérer comme un poisson ou non !

Il existe 2 variétés : la lamproie marine (60 à 80 cm pour 700 à 900 g - vie : 8 ans) et la lamproie fluviatile (25 à 40 cm pour environ 60g - vie : 7 ans). L'accouplement se fait en mai - juin, en moyenne rivière, dans un "nid" formé dans un banc de graviers peu profond. Les œufs éclosent environ 5 jours après, les larves s'enfouissent dans les sédiments et il leur faudra attendre l'été de la 5ième année pour se transformer en petites lamproies qui se laisseront porter par les cours d'eau pour atteindre la mer en automne ou hiver de la même année. En mer ce vertébré se déplace fixé par sa ventouse sur un poisson support (saumon, morue, alose ...) dont il suce le sang et la chair après avoir raclé les écailles ! Après 2 années passées en mer à grossir, la lamproie revient vers l'estuaire à partir de décembre pour boucler le cycle de la vie et de la mort.

La lamproie est le symbole de l'estuaire de la Gironde, mais on la trouve également dans la Sèvre Niortaise et dans la Charente. Tout comme l'alose, la lamproie qui fait son retour dans la Sèvre Niortaise, entre Marans et Niort, avait presque disparu ! 180 individus ont été détectés ente mai et juin 2015. Cette augmentation serait due à l'installation de passes à poissons. L'effectif des aloses, des truites de mer et des saumons a aussi augmenté. Idem pour la Charente. Selon l'Institut interdépartemental pour l'aménagement du fleuve Charente et ses affluents," les premières lamproies marines ont été observées en février 2016. 21 lamproies marines et 5 lamproies fluviatiles ont été recensées à la station de comptage début avril."

Le village de Sainte-Terre, en Gironde, autoproclamée capitale de la lamproie, organise les 28,29 avril 2018, un week-end de réjouissances pour découvrir ce drôle d'animal vieux de plus de 500 millions d'années, particulièrement apprécié des gourmets. Considérée comme un mets de choix dès le moyen âge, la lamproie a une chair grasse, totalement dépourvue d'arêtes, plus délicate et plus raffinée que celle de l'anguille. On peut la griller, la cuire en matelote ou en pâté, en faire des conserves ... Grand avantage lorsque la saison (entre le 1er janvier et le 15 mai) est terminée. La grande recette régionale est évidemment "à la bordelaise",  sorte de matelote au vieux bordeaux, avec des baraganes (poireaux sauvage local), ou avec des blancs de poireaux et liée avec le sang de la " bête " qui doit alors bien sur être achetée vivante pour être saignée !!! On s'en remettra en accompagnant le plat d'un bon bordeaux rouge généreux et tannique...

"La fête de la lamproie à lieu au mois d'avril (28 et 29), mêlant le terroir bordelais à son fleuve et à sa culture gastronomique. Moment où se côtoient délices de la rivière et merveilles des vignobles !"

Éric.L
Source d’inspiration : Fleuve-Charente.net

Posté par le p'tit rapporteur du Magarin

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