Le saviez-vous... un grand vin, à La Rochelle ? Eh oui… s’il y a belle
lurette que le raisin ne se ramasse plus autour de La Rochelle et que les
vignes ont disparu du paysage rochelais ! La viticulture fit pourtant
autrefois la fortune et la gloire de la ville. Et au Moyen Âge, le vin
rochelais fut même l’un des crus les plus renommés…
Bien avant le Moyen Âge, la vigne était cultivée sur
cette terre ! Des villas antiques fouillées par les archéologues ont
révélé les traces de bassins, où l’on foulait du pied le raisin pour en
extraire le jus. Mais ce n’est que bien des siècles plus tard que le pays
rochelais s’habilla de feuilles de vignes. La viticulture fut ainsi, en partie,
à l’origine de l’essor du commerce maritime rochelais, quasiment dès la
naissance officielle de la ville, vers 1130, après la chute de Châtelaillon. Le
premier grand vignoble de l’Aunis apparaît vers le XIIe siècle. Un siècle, qui
fut une période de forte croissance économique, due notamment à plusieurs
raisons… la douceur du climat, la stabilité du pouvoir politique, l’utilisation
de nouvelles techniques (moulins à eau et à vent), les grands défrichements et
la croissance démographique. Le territoire était couvert de vignobles à 90 %,
de La Rochelle à Esnandes. C’étaient de petites parcelles, bordées de haies et
de chemins. Deux marchés importants se développèrent en parallèle à La
Rochelle : le vin et le sel, tous deux favorisés par le soleil et l’océan.
On paria à l’époque sur le succès de ces deux denrées, à forte valeur ajoutée.
Quitte à devoir importer les céréales et à dépendre d’autres régions ! « Sachez
qu’il y a dans le royaume abondance de vin en trois endroits : La
Rochelle, Beaune et Auxerre », écrivait le moine italien Salimbene, en
1248, témoignant de l’importance du vignoble rochelais, qui englobait en fait
l’Aunis. Car les appellations n’existaient pas encore, mais il fallait
bien donner un nom à ce vin. On le baptisa donc du nom de la ville d’où il
était exporté… Vin de La Rochelle !
Le vin de l’époque n’avait sans doute rien à voir avec
les crus que l’on connait aujourd’hui. Certains étaient peut-être même proches
de la piquette ! C’est peut-être la raison pour laquelle ils étaient appréciés
en Europe du Nord, où il faisait un peu plus froid. L’autre explication est
que, grâce à son port, qui donnait un accès direct à l’Atlantique, le vin de La
Rochelle était plus facile à transporter que celui de Bordeaux, donc moins
cher. Il tenait, en tout cas, plus du vin de table que du vin de prestige. Il
fallait le consommer dans l’année, les conditions de conservation n’étant pas ce
qu’elles sont aujourd’hui ! La production de vin rochelais décline
lentement au cours de la Renaissance. À partir du XVIe siècle, les rochelais se
sont lancés dans d’autres investissements… La découverte d’un Nouveau monde
ouvre en effet de nouveaux débouchés, qui verront naître une autre forme de
commerce maritime, triangulaire celui-là…
"De nos jours, Le vin Rochelais n’est plus… Néanmoins
rassuré vous, il a été remplacé par le cognac et le pineau autres gloires ! Mais cela est un autre
chapitre..."
Éric.L
Source
d’inspiration : « Commerce maritime rochelais à la fin du Moyen
Âge », de Mathias Tranchant (Presses Universitaires de Rennes, 2003).
Autres sources : « Histoire de la vigne et du vin en France, des
origines au XIXe siècle », de Roger Dion, Paris, 1959) ; « Œuvres de
Henri d’Andeli », d’Alexandre Héron (A. Claudin, 1881).
Posté par le p'tit Rapporteur du Magarin
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